photo : Sébastien Michon - Le Val-Ouest
{acf_vo_headline}

Quatre des six conseillers municipaux de Maricourt ainsi que le maire annoncent leur souhait de se présenter à nouveau aux élections municipales. Le Val-Ouest les a rencontrés, en marge de leur avant-dernière séance du conseil municipal.

Le maire Jean-Luc Beauchemin, les conseillers Serge Turcotte (siège #2), Robert Ledoux (siège #3), Éric McKay (siège #6) et la conseillère Josiane Tremblay (siège #4) tracent un bilan positif de leurs quatre dernières années au sein du conseil municipal de Maricourt. Tant et si bien qu’ils ont tous et toute décidés de soumettre à nouveau leur candidature aux électrices et électeurs de cette municipalité de 479 habitants.

De son côté, Nancy Gagnon (siège #1) a choisi de ne pas se représenter. Quant au siège #5, il est présentement vacant, à la suite du départ, plus tôt cette année, du conseiller Jason Charland.

Pas de tout repos, depuis quatre ans

Les quatre dernières années ne furent pas de tout repos pour ce conseil municipal. On se rappellera qu’en juillet 2023, le maire de Maricourt, Daniel Gélineau, élu en 2021, annonçait sa démission. En même temps que celle de sa conjointe, la conseillère Isabelle Favreau.

Ce branle-bas avait fait en sorte que l’ancien maire, Robert Ledoux, avait choisi de revenir siéger comme conseiller. Et que l’ancien maire de Saint-Denis-de-Brompton, désormais Maricourtois, Jean-Luc Beauchemin, s’était présenté à la mairie. Tous deux avaient été élus par acclamation.

De son côté, la directrice générale, Nancy Daigle, avait quitté son poste pour choisir d’aller travailler à la MRC du Val-Saint-François. Ce qui avait conduit à l’embauche d’un nouveau directeur général, Francis Larivière, en mai 2024.

Le maire actuel de Maricourt, Jean-Luc Beauchemin, est arrivé en poste il y a deux ans, à la suite de la démission du maire Daniel Gélineau.  M. Beauchemin est aussi un ex-maire de Saint-Denis-de-Brompton  (crédit photo : Studio Vicky Bombardier / Municipalité de Maricourt)

«Au début, j’ai trouvé ça dur»

Éric Mc Kay, qui débutait comme conseiller municipal, confie qu’il n’a pas trouvé faciles les deux premières années de son mandat.

«Au début, j’ai trouvé ça dur et ce n’était pas évident pour moi. Le Camping Havana devait un bon montant d’argent à la municipalité pour des constats d’infraction. Ce qui a été annulé par la Municipalité. Il semblait y avoir quelque chose de louche. Je me demandais vraiment ce que je faisais là. Après l’arrivée du nouveau maire, tout s’est replacé. Aujourd’hui, je me sens à ma place.»

Il convient que la dynamique au sein d’un conseil municipal a beaucoup à voir avec la personne qui occupe le poste de maire ou de mairesse. Ce que d’autres conseillers, présents lors de l’entrevue, conviennent aussi.

Le conseiller Éric Mc Kay confie qu’il a trouvé difficile la première partie de son mandat à titre de conseiller municipal. (crédit photo : Studio Vicky Bombardier / Municipalité de Maricourt)

«Nous ne sommes pas d’accord sur tout»

La conseillère Josiane Tremblay partage :

«On se complète bien. Nous ne sommes pas d’accord sur tout. Je ne pense pas que le meilleur conseil municipal est celui dans lequel tous les conseillers sont d’accord sur tous les sujets. Nous faisons valoir notre opinion et c’est valorisé. On peut hausser le ton, mais après ça on se reparle. C’est fait dans le respect. Si on ne parlait jamais de sujets importants, ça ne viendrait jamais nous chercher. Et on ne ferait absolument rien pour personne. Il se décide des choses importantes au niveau de la politique municipale.»

La conseillère Josiane Tremblay, qui en était à son premier mandat, souhaite se présenter à nouveau aux élections municipales de cet automne. (crédit photo : Studio Vicky Bombardier / Municipalité de Maricourt)

Robert Ledoux, qui a derrière lui 18 ans d’expérience au conseil, est d’accord. «Tout le monde n’est pas toujours d’accord et c’est sain. Le respect, c’est important. Dans certaines discussions du conseil, il y avait de l’opposition. Mais après, il n’y avait pas de rancune.»

À 82 ans, Robert Ledoux dit que c’est cette bonne entente qui fait en sorte qu’il souhaite se représenter.

«Si notre petit conseil se chicanait, je resterais chez moi, plutôt que de vivre ça. J’aime ça être élu, parce que ma parole et mon vote comptent pour quelque chose.»

Camping et porcherie, des dossiers difficiles

L’ex-maire se dit encore amer de ce qu’il a vécu lors de son mandat précédent, en lien avec les tribulations entourant le Camping Havana et l’installation d’une porcherie.

«J’ai perdu de bons amis. Et je me suis fait traiter de toutes sortes de choses. Alors qu’on ne pouvait rien faire pour la porcherie. C’était décidé d’avance. On aurait perdu en cour.»

Tous conviennent toutefois que depuis ces événements, les relations avec les citoyens et citoyennes sont cordiales. «Les gens peuvent être mécontents d’une décision, mais ils ne sont pas contre moi. Je n’ai jamais senti d’animosité», de dire Josiane Tremblay.

L’ex-maire de Maricourt, Robert Ledoux, a décidé de revenir en poste comme conseiller il y a deux ans à la suite de la démission de la conseillère Isabelle Favreau. (crédit photo : Studio Vicky Bombardier / Municipalité de Maricourt)

Projet de fusion mené jusqu’au bout

L’importance hausse de taxes municipales, en 2024, avait justement été un dossier lors duquel les réactions de certains Maricourtois et Maricourtoises étaient vives. Ce qui avait mené un citoyen, Philippe Ferland, à faire circuler une pétition demandant la fusion entre Maricourt et le Canton de Valcourt. La Municipalité l’avait officiellement considéré en entamant des démarches avec sa voisine et en faisant réaliser une étude de faisabilité par le ministère des Affaires municipales. Résultat : les deux municipalités ont décidé, en juin dernier, de ne pas se regrouper ensemble.

«Nous avons fait ce que les citoyens nous ont demandé. On l’a fait honnêtement. Certains nous ont demandé de trouver une autre municipalité avec laquelle fusionner. Mais c’est terminé, on ne recommencera pas avec d’autres», déclare le maire, Jean-Luc Beauchemin.

Serge Turcotte fait savoir que Maricourt envisage désormais des scénarios de collaborations avec d’autres municipalités des alentours pour la mise en commun de certains services. «Nous pourrions collaborer pour aller chercher des services où il y a des gains. Mais si ça coûte plus cher et qu’il n’y a pas de gains, nous ne le ferons pas.»

En mai 2025, présentation conjointe, par les municipalités de Maricourt et du Canton de Valcourt, d’une étude de faisabilité quant à un regroupement. Une possibilité finalement écartée, en juin.  (photo : Alain Bérubé – Le Val-Ouest)

Compostage et création d’un Comité environnement

La municipalité avait aussi tenu compte de la position de ses citoyens dans le dossier du compostage domestique. À son arrivée en poste, en 2023, Jean-Luc Beauchemin souhaitait que Maricourt se joigne à la majorité des autres municipalités du Val-Saint-François qui participent à la collecte des matières organiques. Lors d’une séance d’information, de nombreux citoyens avaient plutôt demandé que la municipalité valorise le compostage domestique, sans ajout de bac brun. Ce qui avait mené à la création d’un «Comité compostage», composé de citoyennes et d’élus. À la suite de résultats positifs, une partie de ces personnes ont été invitées à se joindre au nouveau «Comité environnement» mis sur pied par la municipalité.

«C’est plus facile en discutant»

Jean-Luc Beauchemin croit que, depuis son arrivée, il a fait preuve d’ouverture.

«J’ai fait des concessions, on a changé des textes. C’est plus facile de s’entendre en discutant, plutôt que d’arriver avec quelque chose de déjà tout tracé. Jusqu’à maintenant, je n’ai pas trop été ayatollah

Pour le conseiller Serge Turcotte, l’arrivée du nouveau directeur général a aussi contribué à transformer la dynamique de l’administration municipale. «Tout roule plus rondement au sein de la municipalité et nous apprécions le travail que nous faisons ensemble», tient-il à souligner.

Pour le conseiller Serge Turcotte, l’arrivée du nouveau directeur général fait en sorte que «tout roule plus rondement au sein de la municipalité.» (crédit photo : Studio Vicky Bombardier / Municipalité de Maricourt)

De la compétition pour les élections?

D’autres candidates et candidats viendront-ils battre le fer lors des prochaines élections à Maricourt? Ou les nouveaux venus se contenteront-ils de se présenter sur les deux sièges vacants? On ne le saura qu’à la fin de la période de mise en candidature, qui se déroule du 19 septembre au 3 octobre prochain.

Robert Ledoux prend d’ailleurs la chose avec un brin de détachement. «Si je suis réélu, tant mieux. Et si je ne le suis pas, ce n’est pas grave. Mon temps est passé.»

Jean-Luc Beauchemin, lui, souhaite bel et bien participer à la campagne électorale pour être réélu.

«Lorsque j’ai accepté ce mandat, il y a deux ans, c’était pour rendre service. En me disant : j’ai un bagage à offrir. Mais aujourd’hui, je souhaite me représenter parce qu’il y a encore beaucoup de défis à relever. La gestion d’une municipalité, c’est intéressant parce que tu peux voir à son développement. Et puis, ça garde en forme et permet de cultiver des contacts sociaux», partage cet ancien policier, aujourd’hui à la retraite.

Parmi les défis qu’il constate, le maire désigne le bâtiment municipal. Une ancienne école des années 1950 qui abrite aujourd’hui les bureaux municipaux, la salle communautaire, la petite bibliothèque communautaire ainsi que des espaces en location. «Il y a un gros travail à faire au niveau de la bâtisse. Nous avons déjà des idées concernant ce qu’on pourrait faire, mais tant qu’on n’aura pas le rapport d’expertise, en octobre prochain, on ne se prononcera pas.»

Dans les bons coups récents, Jean-Luc Beauchemin mentionne l’embauche d’une nouvelle inspectrice municipale, Guylaine Castonguay. «Nous avions auparavant essayé deux firmes. Et nous n’avons pas eu satisfaction. Ça permet de ramener la compétence au sein de la municipalité.»

Jean-Luc Beauchemin souhaite apporter des améliorations à l’ancienne école, datant des années 1950, qui abrite désormais les bureaux municipaux ainsi que divers installations communautaires.  (photo : Sébastien Michon – Le Val-Ouest)

Position quant au transport collectif et adapté

Josiane Tremblay veut continuer son travail au sein du conseil pour s’impliquer, si elle est réélue, au sein du Comité des finances.

«La politique municipale, ce n’est pas quelque chose de simple qu’on peut apprendre sur le coin d’une table. Je trouve qu’après quatre ans, je commence à comprendre. C’est long et très complexe! (rires) Réapprendre tout ça à quelqu’un de nouveau, je trouve qu’on perdrait beaucoup de temps et d’expertise. En même temps, heureusement qu’il peut y avoir du sang neuf, car je n’aurais jamais eu ma chance. J’aimerais donc pouvoir continuer à servir pour un autre mandat et mettre en application ce j’ai appris pendant ces quatre années-là.»

Pour elle, tout s’est décidé en août dernier. Lors l’assemblée générale annuelle de Trans-Appel, l’organisme de transport collectif et adapté du Val-Saint-François. «J’ai décidé de présenter ma candidature au sein du conseil d’administration (CA) de Trans-Appel. Sur lequel on m’a finalement nommé. Pour moi, c’était important, avant de décider de m’impliquer sur ce CA, de réfléchir à si je me présenterais ou non aux élections municipales. Pour ne pas faire perdre le temps à personne.»

À ce propos, quelle est la position de Maricourt vis-à-vis des orientations de Trans-Appel?

«Nous avons hâte que ça débloque. Il y a beaucoup de pain sur la planche qui s’en vient. J’ai hâte que nos citoyens aient du transport. Nous aimerions qu’il y ait davantage d’arrêts d’autobus à Maricourt. Ce qu’on a entendu de la part de Trans-Appel jusqu’à maintenant est de bon augure.»

«Nous ne faisons pas partie des municipalités du Val-Saint-François qui sont réticentes par rapport au transport collectif et adapté», précise Josiane Tremblay.

S’impliquer dans la vie culturelle et artistique

Éric Mc Kay souhaite se présenter à nouveau pour s’impliquer pour la municipalité au sein de laquelle il vit depuis 30 ans.

«Avant de me présenter pour la première fois, en 2021, j’étais devenu un peu sauvage. Car je suis un artiste et travailleur autonome qui travaille dans son atelier. Quand j’ai entendu dans les médias, à l’époque, qu’il y avait une pénurie de gens qui voulaient donner de leur temps au niveau municipal, ça m’a décidé à faire le saut. Depuis, je sens que j’ai davantage de racines avec ma communauté, en occupant ce poste-là.»

Ce sculpteur souhaite, s’il est réélu, s’impliquer davantage dans la vie culturelle et artistique de sa municipalité. Par le biais d’un Comité culturel. Et peut-être même avec la création d’une route des arts dans le Val-Saint-François. Lorsqu’il fait mention de ce désir, le maire en profite pour lui glisser qu’il a lui aussi cette vision et que de l’aide financière pourrait être disponible.

«Ceux qui ont une opinion doivent s’impliquer»

Tous et toutes semblent souhaiter que d’autres citoyennes et citoyens s’impliquent au sein du conseil. Josiane Tremblay s’adresse d’ailleurs directement à eux.

«Les gens qui ont une opinion doivent s’impliquer. Si tu viens t’asseoir avec nous, toute la communauté va pouvoir bénéficier de ton implication. De ta capacité de remettre les choses en question. Ça ferait en sorte que tu ferais partie des gens qui prennent les décisions. Des décisions que nous prenons à partir du pouls de la population et des autres informations que nous avons en main.»

Ce à quoi Jean-Luc Beauchemin ajoute : «Il ne faut pas que les gens viennent en politique municipale pour leurs besoins ou leurs combats personnels. Par exemple parce qu’ils veulent changer quelque chose dans leur rue. Il faut plutôt venir pour toutes les rues et toutes les personnes du village.»

Éric Mc Kay croit que, dans le contexte mondial actuel, ce type d’implication est d’autant plus nécessaire.

«Quand on regarde ce qui se passe aux État-Unis en ce moment avec la démocratie qui s’effrite, il faut se demander : «qu’est-ce que je peux faire près de chez moi?». La politique municipale, c’est très concret.»

Comment se présenter aux élections?

Rappelons que toutes les personnes qui souhaitent se présenter aux élections municipales doivent déclarer leur candidature auprès de la présidence d’élection de leur municipalité entre le 19 septembre 2025 et le 3 octobre 2025.

 

ÉGALEMENT À LIRE dans le Val-Ouest :

L’appel inattendu du Cirque du Soleil pour une artiste de Maricourt (août 2025)

Estrie : deux municipalités se mobilisent pour des puits d’eau potable plus sûrs (août 2025)

Laisser un commentaire

Oui SVP, inscrivez-moi à l'infolettre du Val-Ouest pour recevoir un lien vers les nouveaux articles chaque semaine!

À lire aussi